« Crise de l’énergie » : des sacrifices pour les travailleurs, des profits pour les exploiteurs

La fin de l’abondance ?

Entre « fin de l’abondance » et possible rationnement d’énergie cet hiver, le gouvernement était particulièrement mobilisé la semaine dernière pour trouver des « solutions » à la crise de l’énergie qui s’annonce. Et comme à chaque fois qu’il veut nous faire payer la note, Macron a sorti son langage guerrier ! En effet, puisque nous « sommes en guerre », il s’agirait de participer à l’ « effort collectif ». Comprendre : réduire drastiquement sa consommation, ne pas se chauffer et ne pas réclamer d’augmentation de salaires. De toute façon, la plupart des ménages n’auront pas le choix de réduire leur consommation face à l’augmentation des prix. Plusieurs collectivités territoriales se sont déjà engagées sur le chemin de la « sobriété énergétique » sous la contrainte budgétaire, à l’instar de la mairie de Strasbourg qui a vu sa facture augmenter de 500 % et qui a donc décidé de réduire de sa consommation en coupant le chauffage et en annulant des évènements.

La guerre en Ukraine a bon dos…

La cause de l’augmentation des prix ? La guerre en Ukraine bien sûr ! En effet, l’annonce de l’arrêt des livraisons de gaz par Gazprom à Engie pose un problème d’approvisionnement, mais elle n’est pas la seule cause de la pénurie ; plus de la moitié des réacteurs nucléaires français sont l’arrêt à cause de leur état déplorable et d’une corrosion qui les empêche de fonctionner ! Surtout, l’augmentation exponentielle des prix n’est due qu’à la spéculation des profiteurs de guerre qui ne ratent pas une occasion pour maximiser leurs bénéfices, comme c’est déjà le cas pour l’augmentation du prix de l’essence et de tous les autres produits.

et les profiteurs de guerre se portent bien !

D’ailleurs, pendant que la pauvreté explose à cause de l’inflation et que la plupart des gens se demandent s’ils pourront passer l’hiver, les géants du CAC 40 affichent une parfaite santé et des profits records au second semestre. Par exemple, alors que l’essence était à plus de 2 € le litre pendant plusieurs mois sous prétexte de guerre en Ukraine, TotalEnergies a réalisé un bénéfice record de 5,7 milliards d’euros au deuxième trimestre 2022, soit plus du double que le premier trimestre déjà très juteux. Pourtant, ce n’est pas aux grands capitalistes que le gouvernement demande des efforts, au contraire, il leur annonce déjà une nouvelle réduction d’impôts. L’abondance existe bien pour certains mais ceux-là ne sont pas prêt d’en voir la fin si nous n’y mettons pas un terme.

Plus qu’une seule solution : se battre !

Entre « chèque énergie », « bouclier tarifaire », « prime d’accompagnement » ou même ristourne à la pompe, tous les moyens sont bons pour éviter d’augmenter les salaires ! En Allemagne, le gouvernement vient même de décider de taxer les profits des entreprises de l’énergie pour alléger le prix de l’électricité. Mais ce ne sont que des mesures visant à calmer la colère sociale sans que le patronat mette vraiment la main à la poche. Seule l’augmentation des salaires au niveau de la hausse des prix permettra d’éviter la catastrophe. Pour cela il faudra se battre, comme les travailleurs d’Angleterre qui se sont mis en grève dans de nombreux secteurs pour arracher des augmentations. De bout en bout, cette « crise de l’énergie », qui s’annonce catastrophique pour de nombreux ménages, est révélatrice de l’impasse totale dans laquelle la gestion capitaliste nous mène. De la guerre impérialiste à la spéculation qu’elle engendre en passant par le manque d’entretien, ce système marche sur la tête et est incapable de répondre aux besoins de l’humanité, il est temps de le renverser !

Tract national du 5 septembre 2022