États-Unis : « Trump est le pire, Harris a du sang sur les mains »

Le 5 novembre auront lieu les élections aux USA, après des semaines de campagne présidentielle dans la première puissance impérialiste au monde. C’est probablement l’élection la plus suivie dans le globe, où les deux candidats, démocrates et républicains, se retrouvent coude à coude. 

Une campagne plus que réactionnaire

Depuis des semaines, la campagne présidentielle se déroule sur les thèmes favoris de l’extrême droite. Le candidat républicain, Donald Trump, bien connu pour ses prises de positions et sa proximité avec les milieux complotistes d’extrême droite, avance en effet un programme inquiétant. Entre nouvelles restrictions du droit à l’IVG, attaques contre les personnes LGBTI+, chasse aux “wokistes”, il enchaîne aussi des propositions de négationnisme climatique, où le changement climatique serait une “invention de la gauche”. Sans oublier tout un nouveau volet répressif contre les manifestants, et un discours anti-immigré plus marqué que jamais… En disant défendre un prétendu “mode de vie américain”, Trump ne défend pas les classes populaires américaines : il alimente juste le nationalisme ambiant et les idées réacs qui vont avec.

Contre l’extrême droite, le rempart électoral n’existe pas

Mais la candidate démocrate opposée, Kamala Harris, ne sera pas un rempart. Elle l’explique bien elle-même: “Je suis capitaliste” ! C’est en effet bien ce que l’on a constaté dans l’exercice son poste actuel de vice-présidente. Le bilan des démocrates ne peut pas convaincre : inflation à 25% pour les produits de première nécessité depuis 2019, et à près de 50% pour l’énergie et les loyers, augmentation du chômage… Le dégoût provoqué par ces politiques, qui s’est manifesté par de nombreuses grèves au cours de l’année passée, ne peut que rejeter ces anciens électeurs encore plus proches de Trump. Contrer l’idéologie d’extrême droite nécessite de ne pas défendre les mêmes intérêts qu’elle : ceux des grands patrons. Elon Musk par exemple, première fortune du monde et grand diffuseur des idéologies racistes et misogynes via sa plateforme X, a multiplié sa fortune par 10 sous Biden !

Greta Thunberg dit les termes

Greta Thunberg, militante écologiste et anti-impérialiste, a bien cerné le problème en déclarant : “Trump est plus dangereux, mais Kamala Harris a du sang sur les mains”. Elle fait ici référence au soutien indéfectible du gouvernement actuel américain à l’état colonial d’Israel et au génocide envers le peuple palestinien, pour lequel il produit et livre des armes. En effet, Trump est plus dangereux : son élection marquerait un désastre pour les classes populaires et les minorités qu’il va attaquer. Mais la solution ne sera jamais dans le vote pour des candidats pro capitalistes et soutenant les politiques génocidaires, qui eux aussi ont prouvé mainte fois qu’ils gouvernaient toujours contre les classes populaires.

Le seul rempart sera nos luttes

La trajectoire de Greta Thunberg reflète celle de milliers de jeunes à travers le monde, qui n’ont plus confiance dans ce système, et à raison. Cela témoigne d’une prise de conscience de l’aberration de ce système capitaliste qui détruit la planète et massacre des peuples, simplement pour le profit. C’est ce système qui, pour se maintenir, nous inonde de discours d’extrême droite et entretient les oppressions. Mais ce n’est pas une fatalité ; changer de système est possible, et cela passera par des luttes d’ensemble, à l’instar des révoltes qui secouent le monde depuis quelques années.