80 000 postes en moins, des bac pro dévalorisés, des universités en faillite, des facs et des lycées qui prennent en charge la formation professionnelle à la place des entreprises et leur offrent en pâture une main d’œuvre corvéable… Nicolas Sarkozy nous habitue à la galère dès le plus jeune âge pour qu’elle nous paraisse normale plus tard. « Les étudiants et les lycéens, il faut les surveiller comme le lait sur le feu » (Nicolas Sarkozy, septembre 2010)

La jeunesse scolarisée a été souvent mobilisée depuis le retour de la droite au pouvoir. Si elle n’a pas toujours gagné, elle a fait peur à la classe dirigeante. En décembre 2009, la loi Darcos a été retirée, certes pour revenir quelques mois plus tard sous la direction de Luc Chatel. Depuis le début de l’année, plusieurs établissements qui s’étaient mobilisés contre des pertes d’heures ou des fermetures de filières ont obtenu gain de cause.

Les gouvernements ont tiré les leçons. Outre la répression quasi-systématique, ont appris à faire passer les attaques au compte-goutte. Le bac pro a été réformé avant les bac généraux et technologiques. Les suppressions d’heures ne sont pas les mêmes d’un lycée à l’autre. La réforme Chatel s’applique année par année. Les universités, en concurrence pour attirer le plus de filières prestigieuses et les meilleurs étudiants, ne pensent pas, pendant ce temps, à résister contre la logique libérale.

Le gouvernement sait une chose que nous oublions parfois : si toute l’Éducation, de la maternelle à l’université, dans toutes les régions, avec toutes les catégories, lycéens, étudiants, personnels enseignants et techniques, se battaient ensemble, au même moment, alors nous pourrions imposer nos revendications.

Des revendications essentielles

Ce sont ces demandes légitimes que le NPA veut porter dans les élections.

Bien sûr, elles ne changeraient pas le monde. Les problèmes de l’Éducation sont ceux de la société. C’est à elle qu’il faut s’en prendre. L’« École de la République » est à son image : inégalitaire, autoritaire, garante de la division entre travail manuel et travail intellectuel, méprisante pour les autres cultures… Un enfant de riches aura les moyens de se payer des cours particuliers là où les autres galéreront. Celui dont la famille est férue de culture française, celle dont les parents ont fait de longues études, seront mieux orientée et aidés que ceux dont les parents n’ont pas de diplôme ou ne parlent pas français. Mais l’École est aussi un lieu de regroupement, de socialisation. On peut y apprendre l’action collective, y obtenir des victoires pour assurer le minimum : des diplômes de qualité, accessibles à tous et à toutes, garantiront des droits dans le monde du travail.

NOTRE PROGRAMME POUR L’ÉDUCATION :

  • Le remplacement des 80 000 postes supprimés, l’embauche d’enseignants avec un statut de fonctionnaire et une formation à l’IUFM, jusqu’à ce qu’il y ait un maximum de 25 élèves par classe en techno général, 12 en pro, avec dédoublement pour les cours de langues et les TP
  • Le maintien et la restauration de diplômes nationaux, reconnus dans les conventions collectives
  • La fin de l’« autonomie » des universités, des moyens en fonction des besoins et non des « performances »
  • La nationalisation de tous les établissements privés et leur intégration à l’Éducation nationale, l’interdiction des établissements religieux ; l’intégration de toutes les classes prépa et « grandes écoles » aux universités, la fin de la sélection