De la place Beyazıt à celle de la Sorbonne : résistance générale contre Erdogan et son régime !

Article du N°32 de Révolutionnaires (17 mars 2025)

Près d’un mois après que les étudiants de l’université technique d’Istanbul ont brisé les barrages de police de la place Beyazıt, située devant leur campus, pour exprimer leur opposition au coup de force d’Erdoğan, les assemblées générales et manifestations continuent dans les campus de Turquie… et suscitent la solidarité en France.

Le 9 avril dernier, plus de cent manifestants étaient présents place de la Sorbonne pour exprimer leur solidarité avec leurs camarades en Turquie, où près de 300 étudiants sont emprisonnés par le régime. À l’origine du rassemblement, Direniş sans frontières, un jeune collectif parisien d’étudiants originaires de Turquie qui refusent aussi bien de laisser le CHP (le principal parti, kémaliste, d’opposition à Erdoğan) canaliser la mobilisation actuelle vers une impasse institutionnelle, que les relais de l’AKP (le parti islamiste au pouvoir) menacer les jeunes et travailleurs présents dans la diaspora européenne.

Parmi les présents, des exilés depuis le coup d’État de 1980, mais aussi des étudiants qui ne souhaitent que retourner en Turquie manifester avec leurs camarades. Ils seront quelques-uns à profiter des vacances universitaires françaises pour rejoindre les cortèges du 1er mai, direction la place Taksim, où s’était déployée la révolte de Gezi – le Printemps turc de 2013.

Plusieurs de ces jeunes ont participé, le lendemain, à une réunion du NPA-Révolutionnaires sur la situation actuelle en Turquie : l’occasion pour les 130 personnes présentes de discuter des forces de la mobilisation… mais aussi de ses limites, alors que le poids des courants nationalistes et l’absence actuelle de mobilisation de la classe ouvrière en Turquie pèsent sur les perspectives des manifestants. À l’heure où la quasi-totalité des organisations de la gauche institutionnelle ou syndicales sont absentes des manifestations, il est urgent de tisser des liens afin de faire vivre une perspective internationaliste. De Strasbourg à Bordeaux, en passant par Grenoble, Rennes et Toulouse, les contacts sont pris.

Stefan Ino