Progression de l’extrême droite en Europe

En Allemagne, les néo-nazis du SPD comptent des députés dans quatre Länder (État), dont trois issus de la RDA, là où le chômage et la précarité sont au plus fort.

En Belgique, le Vlaams Belang, partisan de l’indépendance de la Flandre, est depuis 2004 la deuxième force flamande avec près de 25% des voix.

En Grande-Bretagne, où le système électoral est extrêmement défavorable aux petits partis, le British national party (BNP) a obtenu plusieurs succès locaux, notamment dans des villes ouvrières touchées par la désindustrialisation.

En Italie, la Ligue du Nord (qui demande l’indépendance de la « Padanie », la partie nord du pays) se maintient autour de 15% dans les régions où elle se présente, alors que le néo-fasciste Gianfranco Fini, ancien vice-président du Conseil des ministres, puis ministre des Affaires étrangères de Berlusconi, préside toujours la Chambre des députés.

En Norvège, le Parti du progrès a obtenu 22% des suffrages en 2005 et en 2009. Les dernières élections s’étant déroulées quelques semaines après le massacre perpétré l’été dernier par son ancien membre Anders Behring Breivik, il a subi un net recul. Mais il y a fort à parier que celui-ci n’a été que ponctuel.

En Grèce, le parti Laos, qui avait pour la première fois franchi la barre des 5% en 2009, a participé au gouvernement d’union nationale entre novembre et février derniers. Le 6 mai, il a nettement reculé au profit du parti Aube dorée, ouvertement néo-nazi, qui a fait son entrée au Parlement avec près de 7% des voix.

L’État espagnol et le Portugal peuvent apparaître comme des exceptions. Ces pays parmi les plus touchés par la crise, ont des extrême droites très faibles. Une faiblesse à relativiser. Le Parti populaire espagnol, actuellement au pouvoir, ne renie pas l’héritage de la dictature du général Franco, dont il a recyclé un certain nombre de cadres, drainant ainsi l’électorat traditionnel de l’extrême droite. Son équivalent portugais participe à la coalition gouvernementale (11% aux législatives de 2011). Des sondages placent le dictateur Salazar comme la personnalité la plus populaire de l’histoire portugaise (40% d’opinions positives).