L’émancipation des femmes, un combat révolutionnaire !

Il y a peu, Mediapart dévoilait l’enregistrement d’un policier insultant une victime d’agression sexuelle venue porter plainte en commissariat, de « grosse pute ». Face au scandale provoqué, le policier a été suspendu, mais cet événement est loin d’être anecdotique. En réalité, il n’y a pas de quoi s’étonner si les victimes d’agression et de crime sexuel hésitent à aller dans les commissariats. Selon une enquête réalisée par le collectif #NousToutes, intitulée #PrendsMaplainte des milliers de femmes dénonçaient une mauvaise prise en charge : infantilisation, culpabilisation, mépris… dans et hors des commissariats, voilà le traitement réservé aux femmes dans cette société capitaliste sexiste et patriarcale.

Pas un seul jour ne passe sans un crime d’horreur commis sur les femmes dans le monde. En France aussi on tue des femmes. Depuis le début de l’année 2022, au moins treize d’entre elles ont été victimes de féminicide. Chaque année on estime à plus de 200 000 le nombre de femmes victimes
de violences conjugales. Des chiffres en constante augmentation. À l’ombre de la pandémie du covid, un autre fléau mondial, les violences faites aux femmes, s’est intensifié. Et cela alors même que la crise sanitaire a révélé de manière criante la surexploitation des femmes dans notre société.

Zemmour, misogyne et fier de l’être, et autres réactionnaires omniprésents dans les médias, tentent
d’imposer leur vision rétrograde et xénophobe du monde. Vision qui n’est pas sans reste pour les femmes « incapable d’incarner le pouvoir » ou d’être des « grands génies ». C’est un leurre que de penser que les femmes auraient quelque chose à gagner à se mettre « derrière Zemmour », elles auraient en réalité plus à y perdre… Pour autant, le sexisme grossier de Zemmour ne suffira pas à masquer l’(in)action du gouvernement Macron, comme de ceux qui l’ont précédé, affichant un pseudo-féminisme de façade et qui eux non plus n’ont rien fait pour les femmes. Des numéros verts, des files spéciales dans les commissariats… et l’accélération de la flexibilisation du marché du travail ou encore la casse du système de santé qui a entre autres conduit à la fermeture de centres d’IVG…

Non, ça ne va pas bien se passer !

Interviewé sur BFM TV le 8 février, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, a intimé à la journaliste Apolline de Malherbe de « se calmer », utilisant à plusieurs reprises l’expression « Ça va bien se passer ». Un vieux procédé viriliste l’injonction au calme, renvoyant l’idée que les femmes sont trop émotives, hystérique… le problème c’est que l’expression « bien s’passer » est aussi un mème vidéo qui circule dans les réseaux masculinistes et d’extrême droite, que le ministre est accusé par deux fois de viol et abus de pouvoir et que à l’heure de #metoo… le calme n’est plus de mise !

Debout les femmes, mais pas que !

Au cours de la vague de confrontations sociales et politiques, les femmes ont pu être à l’avant-garde, dans des émeutes de la faim, dans d’autres formes de révoltes, dans des confrontations directes avec le pouvoir. Notamment au Brésil, où l’arrivée à la présidence de Bolsonaro, militaire d’extrême droite particulièrement misogyne, a rencontré immédiatement des oppositions de masse de femmes dans les rues.

L’arrivée au pouvoir de Trump aux États-Unis en 2017 avait elle aussi été accueillie par des marches géantes de femmes. Encore aujourd’hui, face au régime taliban, ce sont des femmes qui, au péril de leur vie, sortent manifester dans la rue.

Luttons contre le capitalisme !

Les luttes féministes ont une histoire liée à celle des luttes d’autres couches opprimées de la société, car c’est le même système capitaliste qui les exploitent et continue d’enraciner à sa manière toutes les inégalités et les oppressions. Car, la minorité capitaliste qui vit et s’enrichit sur l’exploitation du travail humain ne peut se passer de toutes formes d’oppression et de domination : dans son organisation sociale, dans ses lois, au travail, comme dans ses mœurs. Les acquis des luttes, comme les droits féministes, peuvent être constamment remis en cause par les gouvernements successifs, comme le démontrent les récentes mobilisations de masse en Pologne pour conserver le droit à l’avortement. La mobilisation de tou·te·s pour défendre l’égalité et obtenir de nouveaux droits est donc toujours nécessaire, le 8 mars et au-delà, car elle fait partie d’un mouvement d’ensemble pour une société plus juste et égalitaire, débarrassé du capitalisme et du patriarcat !